Les festivals monastiques au Ladakh sont organisés pour commémorer la fondation d’un monastère, l’anniversaire de son chef lama, des événements saints ou majeurs du bouddhisme tibétain. Ils sont également vécus comme un moment de divertissement et de rencontres. Les villageois viennent y assister parés de leurs plus beaux costumes, faisant de chaque festival un carnaval de couleurs.
Les danses de Chham, danses sacrées fortement chorégraphiées, sont le cœur de chaque festival monastique. Un groupe de lamas résidents élus vêtus de robes de brocart exécutent ces danses dans la cour du monastère. Tous portent les masques représentant les diverses divinités que l’on peut voir dans le « Gon Khang » (lieu consacré aux Gardiens dans chaque grand monastère). Certains peuvent même représenter certains épisodes historiques de fables tibétaines.
Objets rituels à la main, accompagnés par le heurt de cymbales, le boom des tambours, le son mélodieux du « shawm » et la résonance profonde des trompes, les lamas font le tour du mât central de la cour monastique dans une sorte de danse et de mime solennels.
Les rites et les cérémonies du festival sont conduits par le « Rimpoche », lama incarné du monastère. Celui-ci occupe un trône en hauteur situé sous une sorte de véranda sur le côté de l’esplanade rectangulaire ; les autres moines sont assis de chaque côté du trône, selon leur rang hiérarchique. Sous la direction du Rimpoche, ils récitent des mantras associés aux divers épisodes des « Chhams » pour que les fidèles comprennent la signification religieuse des danses.
Puis, avec l’apparition des danseurs masqués, ceux-ci vont pouvoir se familiariser avec les divinités qu’ils doivent rencontrer pendant la période de 49 jours (période entre la mort et la renaissance) appelée « Bardo », avant de renaître selon leur karma dans l’une des six formes de l’existence…