Ladakh

“Ladakh Development Project” est le fruit d’un travail partenarial entre les populations locales, les associations présentes sur place ainsi que l’autorité locale. En outre, une réciprocité est établie entre les acteurs de la vallée et les acteurs néo-aquitains où se situe l’association Lungta. Le but de ce projet est de développer la région de Shara notamment grâce à la mise en place d’un tourisme solidaire durable. Ce projet est axé sur le développement de l’éco-tourisme et la valorisation du patrimoine. Il est important de préciser que ce projet est réalisé en collaboration avec les populations et autorités locales pour répondre à un besoin des populations.

La situation du Ladakh

Le Ladakh est un désert de haute altitude situé dans l’État indien de Jammu et Kasmir. C’est la région la moins peuplée d’Inde. Sa population subsiste principalement grâce à l’agriculture. Les méthodes de production n’ont, de plus, guère évoluées depuis des générations. Du fait de sa situation géographique, cette région est coupée du reste du pays et du monde pendant 6 mois à cause de la neige qui coupe les voies de communication. Cette situation, extrêmement rude et très particulière, a retardé le développement économique du Ladakh. Ouverte au tourisme seulement à partir de 1974, cette société est actuellement en transition.

Un tourisme centralisé

Le tourisme est concentré dans la vallée de l’Indus, principalement autour de l’ancienne capitale devenue le centre commercial du territoire : la ville de Leh. Cependant, Leh n’est pas aménagée, ni préparée, à l’affluence de tant de touristes. Ce changement, rapide, de situation est en train de vider les villages de leur population, partie à la recherche d’un travail. Ainsi, la culture et l’agriculture traditionnelles sont délaissées au profit du tourisme de masse. Seuls quelques touristes, venus principalement afin de faire du trek en montagne, amènent une petite source de revenue aux villages plus éloignés. En effet, les villages mettent à disposition des bêtes pour le portage des affaires et logent quelques fois des voyageurs.

Il est à noter que beaucoup de zones du Ladakh sont toujours interdites pour les visiteurs étrangers à cause de leurs proximités avec les frontières chinoises et pakistanaises. Une grande partie du sud du Ladakh est ainsi accessible qu’à pieds.

Une fracture sociale

Le tourisme est indéniablement une source importante de revenue pour l’économie du Ladakh. Cependant, seule une minorité de la population bénéficie de ce commerce. En effet, 90 % des Ladakhis vivent en dehors de Leh. De plus, les bénéficiaires du tourisme ne séjournent pas nécessairement au Ladakh toute l’année. Ainsi, l’hiver la population locale est laissée à elle-même, dans une région où les conditions de vie sont extrêmement difficiles.

Toutefois, le problème va au-delà de l’inégalité de la distribution des bénéfices. En effet, historiquement, au sein des villages l’entraide et l’échange sont des valeurs importantes. Il n’était alors pas rare de prêter ses animaux à la famille voisine en cas de besoin ou alors de mettre ses outils de construction à disposition du village. Cependant, avec l’arrivée des touristes, les villageois préfèrent louer leur bête aux touristes lors de trek, ou bien louer leurs outils à des entreprises de construction à Leh. De plus, la demande en denrée alimentaire augmentant avec le nombre de touristes, on assiste à une augmentation des prix des ressources et produits locaux. Tout cela impacte donc le niveau de vie des villages.

Enfin, la fracture est également générationnelle. En effet, les jeunes, en voyant le mode de vie des touristes assimilent les pays développés à la richesse et ont alors tendance à rejeter les traditions et cultures locales pour se tourner vers la modernité occidentale.

Un désastre écologique

Outre les catastrophes engendrées par le changement climatique, le Ladakh subit des dégradations importantes à cause du développement du tourisme. En effet, les installations touristiques nécessitent une consommation importante en eau afin de s’adapter au mode de vie des touristes. Or, le milieu et les infrastructures en place ne permettent pas une telle consommation. Ainsi, lorsque les ressources ne le permettent plus, les hôtels et autres structures peuvent se permettre de faire apporter l’eau par camions citernes, au détriment de la population locale. De plus, beaucoup de systèmes d’assainissement des eaux engendre une pollution des eaux des rivières. Enfin, le manque d’eau disponible pour les ladakhis amène à une dégradation des conditions sanitaires. On peut ajouter à tout cela le fait que la climatisation, les transport et les éclairages consommés ont explosé.

Le projet soutenu par Lungta

L’éco-tourisme

L’éco-tourisme sera mis en place via la construction et la gestion, par des villageois, de chambres d’hôtes. Cela, permettrait un tourisme non seulement solidaire mais également culturel. En effet, non seulement les profits parviendraient directement aux villageois mais les touristes auraient également la possibilité de vivre, gouter, et découvrir davantage les cultures locales. De plus, cela apporterait aux villageois la possibilité d’une formation leur permettant d’acquérir un peu d’indépendance. Cette formation serait dans un premier temps tournée vers les femmes et les jeunes. En effet, actuellement les femmes sont très dépendantes soit de leur mari, soit de leur père. Les jeunes, quant à eux, dans ces régions pauvres, ont peu accès à l’éducation.

La valorisation du patrimoine

L’artisanat

Le Ladakh est un producteur de laine pashmina reconnu dans le monde entier. Malheureusement 90% de la laine est vendue dans valeur ajoutée à cause du manque de formation dans le métier de tissage et le manque de matériel nécessaire.

Dans un autre domaine, on peut remarquer qu’au Ladakh l’art de la sculpture en bois est présente partout. Portes, fenêtres, tables, ou tout simplement statues, rien n’y échappe. Cette pratique est toujours bel et bien présente malgré le changement de vie. Et on ne peut que s’en réjouir et l’encourager! De plus, on remarque une forte demande ainsi qu’une rémunération relativement correcte, en comparaison d’autres métiers.

Enfin, comme la sculpture en bois, le dessin des motifs traditionnels est très répandu au Ladakh. Ce métier, à l’instar de sculpteur de bois, reçoit beaucoup de demandes afin de fournir, notamment, les décorations nécessaires aux hôtels à Leh.

Restauration de Phuktsey

Le vieux village de Phuktsey est peut-être le village le mieux préservé du Ladakh. Il n’y a presque aucune trace d’habitation moderne. Mais, le village est en très mauvaise condition. En effet, depuis une quinzaine d’années les villageois sont en train de l’abandonner, partis à la recherche de plus de confort. Pour une préservation réussie du vieux village, il semble important de réhabiliter les anciennes maisons pour que cela reflète l’aspiration des quelques habitants restants. Plus de 70% des maisons sont dans un état de délabrement. Les pluies torrentielles, dues aux changements climatiques, ont dégradé davantage la situation. La restauration de ce village, traditionnel, permettrait de réaliser un circuit touristique et ainsi valoriser la région de Shara et la rendre attractive.

Autre projet dans la région

L’association indienne Sewa, avec laquelle Lungta travaille pour le projet ci-dessus, a décidé de construire une école maternelle accueillant une quarantaine d’enfants. Ces enfants pourront donc ensuite aller à l’école primaire. Pour assurer sa pérennité et ne plus dépendre uniquement des soutiens extérieurs, elle souhaite désormais construire un centre d’artisanat à destination des populations locales (artisanat textile et meubles).

Nous soutenons également les projets suivants:

Dessia

Kerala